4 mois après le confinement, (13 mars, 13 juillet) je donne quelques nouvelles sur ce thème.
ma femme bosse dans un service de gériatrie dans un CHU. Ce service est devenu un cluster fin mars.
Le service était coupé en deux, d'un coté les patients sans covid, qui déambulent (alzheimer, etc.) et de l'autre l'unité covid avec masques, sur-blouses, etc.
Ce qui devait arriver arriva, un patient alzheimer a fait 2 tests faux négatifs côté sain. On suspecte qu'il ait réussi à passer dans la zone covid et y soit contaminé.
il a contaminé tous les patients côté sain et tout le personnel sans équipements de protection, puisqu'à l'époque, c'était rationné.
Ma femme a déclaré la covid le 7 avril, testée positive par écouvillon le lendemain. Elle est allée 3 fois aux urgences pour détresse respiratoire, elle a perdu le gout et l'odorat, migraines, fatigue extrême, tremblements, crises d'angoisse, bref quasi tous les symptômes. Au bout d'un mois, douleur à la poitrine, début juin elle a rendez-vous en cardiologie, on lui diagnostique une péricardite (inflammation de l'enveloppe du coeur), heureusement, les chercheurs ont découvert d'un médoc existe pour traiter l'inflammation sans réactiver la covid qui adore les anti-inflammatoire.
Entre temps, je me suis fait dépister le 13 juin, négatif au test sérologique : j'ai réussi à passer entre les gouttes.
J'étais en télétravail depuis le 13 mars, je suis retourné au taff 1 à 2 jours par semaine du 15 au 30 juin plus à plein temps depuis début juillet.
Depuis, ma femme a toujours sa péricardite, encore 2 mois de traitement d'après le cardiologue, ne reprendra le travail que début septembre. Toujours des problèmes de gout et d'odorat : impossible de manger certains aliments, le thé, le chocolat, les sauces (arrière gout de "rat crevé")
Elle a la sensation d'avoir de l'eau dans les poumons comme si elle avait bu la tasse, encore du mal a respirer à plein poumons.
certaines de ses collègues sont retourné au travail quelques jours après, d'autres sont dans le même cas (pancréatite, hépatite, stress post traumatique)...
Elles ont l'impression d'avoir faillit dans leur mission, elles sont en colère contre la direction du CHU qui a rationné les EPI (équipements de protection individuels)
Le traumatisme provoque des insomnies, de la fatigue, des sautes d'humeur, une perte d'appétit.
La crainte d'une 2ième vague les rend paranoïaques, elles veulent que tout le monde soit parfait avec les gestes barrières, elles surprotègent leur entourage, refusent de quitter le masque quand il y a les distanciations, ne veulent pas revivre cette période.
Je pense que c'est un peu pour cette raison que je n'ai pas été contaminé. Dès début avril, nous avions fait chambre à part, plus de contact, limité les échanges au minimum, et au bout d'un moment, elle n'était plus contagieuse mais nous n'avons jamais su à partir de quand.
Voilà pour un résumé de 4 mois.