Du coup dans le futur ca peu servir à quoi concrètement? Car perso je ne vois pas l’intérêt qu'un robot réfléchisse à ma place ou même qu'il prenne des décision à ma place. Je tiens trop à mon libre arbitre...
Dans le cadre de la recherche scientifique, en prenant l'exemple de mon projet, c'est être capable de tenir des raisonnements inaccessibles aux humains. Pour QuChemPedIA, c'est prendre en compte des millions de molécules et en déduire des propriétés chimiques, puis pour proposer des nouvelles molécules avec des propriétés intéressantes. C'est également assister les chercheurs pour choisir les meilleurs paramètres et partir plus proche d'une solution.
Quand on parle d'inaccessibilité aux humains, voire à l'humanité, il faut voir la puissance de calcul phénoménale d'une simple carte graphique :
- l'Humanité, on va arrondir à 10 milliards d'humains, à raison d'un calcul par seconde, fait 10 000 000 000 Opérations/sec (en étant très optimiste)
- Une carte graphique Tesla V100 à 125 TFLOPS (deep learning) , c'est 125 000 000 000 000 Opérations/sec (soit 12 500 X plus que l'Humanité toute entière)
=> en arithmétique, mathématiques, algèbre linéaire, deep learning ... on ne peut pas lutter.
On pourrait faire le même comparatif en terme de stockage...
Si je sors du projet et que je parle de façon plus générale : un seul cerveau humain peut réaliser de nombreuses tâches. Alors qu'il faut toute notre attention pour faire une simple opération arithmétique, une fraction de seconde suffit à détecter un mouvement, essayer de deviner la forme et réaliser une adaptation motrice adaptée. Et cela pour très peu d'énergie ! Les machines sont très compétitives aussi, mais de suite, le fossé humanité vs machine n'est pas aussi grand. L'humain apprend avec moins d'exemples et j'en passe d'autres... L'IA (la discipline) a encore beaucoup de chemin à parcourir !
En résumé, on a de la puissance de calcul, de la mémoire et des données et il faut trouver un moyen de créer automatiquement de la connaissance, des raisonnements, des comportements dits intelligents. C'est théoriquement (mathématiques et informatique) passionnant, techniquement exigeant mais il reste des questions philosophique auxquelles nous essayons d'apporter des réponses (on peut voir la philosophie comme une discipline qui apporte des tentatives de réponses à des problèmes que la science n'a pas - encore - résolue). Au-delà des artefacts technologiques et des résultats obtenus, on peut se poser des questions sur l'intelligence, la conscience et d'autres concepts. Il faut d'ailleurs noter que d'autres disciplines scientifiques essayent d'apporter des réponses (biologie, neurosciences, psychologie, etc.). L'approche informatique (au sens anglais de Computer Science) est fonctionnelle, on essaye de reproduire la fonction, peu importe l'implémentation. Si on arrive à simuler une conscience un jour, les implications philosophiques sont énormes... et vertigineuses ! Les applications tout autant !