L'enfance malheureuse, on dirait du Oliver Twist quand on vous lit !
Bah, j'ai passé une partie de mon enfance dans le bousin, à ne manger de la viande que les dimanches et fêtes, chambre au dessus de l'écurie,
sans chauffage, l'hiver à conquérir ma place dans le lit tout froid en poussant des pieds une brique chauffée enveloppée dans du papier journal.
Avec un sentiment de liberté sans égal depuis, sans non plus rechigner à aider aux tâches qu'on me confiait, comme aller à 8 ans aux patates pour 50 centimes les 50 kilos ramassés,
ou puisque j'étais le premier levé, virer les cendres et scories de la cuisinière en fonte, aller les vider dans le potager en cernant les laitues pour les protéger des limaces,
puis refaire le feu et y mettre les boulets de charbon. L'été, porter aux adultes qui travaillaient dans les champs la bouffe et les boissons.
Et j'ai eu la chance à la mort de mon père d'être accueilli et quasi adopté par une famille bourge et prospère, tu n'as pas tapé vraiment à côté avec Oliver Twist.
Désolé de n'avoir été d'une famille manouvrière
et qu'à l'époque les cadres sup pouvaient gagner plus de 20 fois le salaire d'un ouvrier smigard.
Faut savoir qu'à l'époque de mes voyages linguistiques, la France était en plein boom économique et l’Angleterre économiquement à la dérive,
avec une Livre à 18 Francs, (1£= 20 shillings, 1 shilling=12 pence) l'entrée pour le concert des Moody Blues valait une demi-couronne soit 2 shillings et 6 pences,
soit 2,25 francs, idem un fish & chips. No ketchup please.
Les familles hôtes anglaises touchaient, à leur dire, une livre par jour chambre et repas, avec les tarifs de groupe pour les cars et le ferry,
c'était quasi aussi cher de rester en France en attendant les vacances des parents qu’expédier les mômes en séjour linguistique en Angleterre.
Quant au train Londres-Aberdeen, les tarifs British Railways étaient si bas en terme de change qu'on a eu droit à des cabines individuelles.