C'est le même principe que les caméras de "photo-finish" des épreuves sportives. Tous les millièmes de seconde la caméra enregistre une bande verticale large d'un pixel, aligné avec la ligne d'arrivée, et la place à gauche de la précédente prise, et donne ces curieuses photos déformées permettant de savoir qui est arrivé premier lorsque les deux premiers passent la ligne dans le même centième de seconde.
Ici il y a un peu plus d'étapes. En résumé :
-Ils réalisent les prises de vue, ligne par ligne en gardant parfaitement constante la synchronisation. Ici la synchro entre le film et la pulsation du laser doit être précise à 10^-12s au minimum.
-Les centaines de vidéos d'une ligne et de quelques nanosecondes sont empilées les unes sur les autres pour former une vidéo rectangulaire. Le débit de 10^12 ips est divisé par 400 milliards pour obtenir une vidéo de 25 ips classique, qui dure donc 400 milliards de fois plus longtemps que le phénomène réel.
-La caméra n'ayant pas la capacité de filmer en couleurs, mais uniquement en niveaux de gris (la luminance), la scène est photographiée avec un appareil photo classique. De la photo on ne conserve que la teinte et la saturation, que l'on recombine avec chacune des images de la vidéo ne comportant que la luminance. On obtient alors ces superbes vidéos en couleurs.
Ce qui serait sympa, si c'est réalisable, c'est qu'ils refassent l'expérience, mais cette fois en filmant le laser traversant un milieu translucide, comme du brouillard, afin de voir le rayon laser se déplacer (ou plus précisément la lumière qu'il disperse dans toutes les directions en traversant le milieu).